George Sand a été l'amante d'Alfred de Musset. Ils sont partis ensemble à Venise alors qu'ils venaient de se rencontrer en 1834. Ce voyage a été un désastre : maladies, tromperie, disputes passionnelles... Musset repart en France, seul, en mars. En août, George Sand, revient, à son tour, à Paris. Elle revoit Alfred de Musset avant qu'il ne parte pour la ville de Baden. Ils se disent adieu. Mais ils continuent leur échange épistolaire. Voici un extrait d'une lettre de Musset à George Sand :
Je suis perdu, vois-tu, je suis noyé, inondé d’amour ; je ne sais plus si je vis, si je mange, si je marche, si je respire, si je parle ; je sais que j’aime. […] Ô mon Dieu, je le sentais bien, je le savais, il ne fallait pas nous revoir. Maintenant c’est fini ; je m’étais dit qu’il fallait revivre, qu’il fallait prendre un autre amour, oublier le tien, avoir du courage. J’essayais, je tentais du moins. Mais maintenant, écoute, j’aime mieux ma souffrance que la vie. […]
Qu’est-ce que je viens faire, dis-moi, là ou là ? Qu’est ce que cela me fait, tous ces arbres, toutes ces montagnes, tous ces Allemands qui passent sans me comprendre, avec leur galimathias1 [sic] ? Qu’est-ce que c’est que cette chambre d’auberge ? Ils disent que cela est beau, que la vue est charmante, la promenade agréable, que les femmes dansent, que les hommes fument, boivent, chantent, et les chevaux s’en vont galopant.
Ce n’est pas la vie, tout cela, c’est le bruit de la vie.
Alfred de Musset, « Lettre à George Sand », 1834
1. « Galimatias » s'écrit habituellement sans h. Le mot désigne un discours incompréhensible.
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